Des pensées plus bruyantes que l'ennui

Lundi 6 Aperirel, 20h05
Le calme devenu habituel pesait sur la taverne de la Cosa. Jenova passait de plus en plus de temps à somnoler, assise par terre. La jovialité autrefois légendaire de la sacrieur semblait dépérir, n'était-elle plus que l'ombre d'elle-même? A l'heure ou tous ses projets semblaient se réaliser, un morne ennui se lisait visiblement sur son visage. Pour une fois quelques mots s'échappent de sa bouche, sans aucune cohésion ni logique apparente... Est-elle vraiment endormie?
-Voir, retrouver, chercher... les dents... cris... pas cris... hum... Oui... Retrouver, chercher...

Lundi 6 Aperirel, 20h20
Jenova releva la tête, entendant une dispute comme il s'en produit tant entre ces murs. Elle se leva lentement, le corps mou, comme celui d'un Oni malade. La sacrieur poussa un long soupir en secouant la tête d'un air déçu, les yeux fermés, humides. Elle sortit par la petite porte, laissant sur la table ses affaire, pour marcher seule dehors. Répétant les mêmes mots en sortant :
-Retrouver... l'envie de chercher...

Lundi 6 Aperirel, 22h19

Lundi 6 Aperirel, 22h20

Poukette et Pioukette, marchant dans les tenebres de la nuit, virent la porte de la taverne a l'enseigne décrépie, les murs souillés et la batisse tombant en ruine s'ouvrir. Une silhouette en sortit, marchant lentement, en psalmodiant des mots incompréhensibles. La iop la suivit, discerna les mots qu'elle prononçait. L'attrapant par l'épaule, elle lui adressa un sourire, plein de joie de vivre, un de ces sourires communicatifs, la tira par le bras jusqu'a la taverne, et s'assit a une table a ces côtés, déséspérant de la voir toujours plongée dans ses pensées. La iop a l'uniforme bleu s'avança, déblaya le cadavre du tavernier mort de vieillesse, et sortit une bouteille de whisky. Versant 3 verres, elle en tendit un a la jeune prostrée, tout en tentant de la faire sourire. Ne perdant pas espoir devant l'apparente réticence de sa chère camarade, elle commença par les blagues. L'humour iop n'etais pas du gout de la sacrieuse, c'est pourquoi les deux iopettes se mirent a danser, chanter, faire de la musique, utilisant tous objets pour instruments, faisant eclater joie et bonne humeur la ou elle passaient. Elles s'assirent chacune d'un coté du siege occupé par Jenova, lui adressèrent un sourire de plus, et attendirent que la sacrieuse troublée par les récents evenements ne releve la tête pour voir si elle souriait. Ce serais la simple preuve qu'il reste de l'espoir, du plaisir a partager.
Moi tu sait, je ne rêve pas du Paradis, Chez nous, on se le construit. Va de l'avant sinon tu tombera. Ne reste pas sur ces echecs, N'oublie pas ce que tu a accomplis ici. N'oublie pas ce que tu doit accomplir ici. Des gens tiennent a toi. Et je crois que tu a trouvé plus bruyant que tes pensées et que l'ennui avec nous, si t'en ai pas convaincue, moi j'ssuis prête a faire du bruit jusqu'a ce qu'il fasse jour, puis nuit, puis jour. Je te propose une nuit de joie et de vacarme, pour ce tohu bohu, ce bordel, ce big bang comme au début, retrouver l'avant si bon et jouissif, le meler au présent si morne et si triste, pour en tirer un avenir, si radieu et si coloré que j'peut pas m'empecher d'danser !

Lundi 6 Aperirel, 22h31
Déconcertée, Jenova s'était laissé entrainée à l'intérieur par Poukette. Elle regarda les deux soeurs se ridiculiser comme jamais devant elle, et ne put retenir un léger sourire. Lorsque la Iopette prit la parole, Jenova la regarda, les yeux écarquillés, brillants, bouche bée. Elle ne sut que dire, n'ayant pas parlé depuis des jours. Elle regarda la Cosalienne dans les yeux, et fit un signe de la tête pour acquiécer, et sourit.

Evilcloud, bien que quelques peu lassé de cette morosité sans fin, observais Jenova avec attention jusqu'au moment ou elle sortit dans un piteuse état.
Alors que le sacrieur s'apprêtait à la rejoindre, elle rentra accompagnée des jeunes soeurs Pouk. Il les voyait s'agitées dans chaque sens, faire les pitres : un veritable phénomène ces 2 iopettes. Après moultes bêtises elles arrachèrent un sourire à la bien terne sacrieur.
Evil semblait plein d'espoir en voyant cette scène. Il se saisit de l'anneau dorée qu'il faisait tournoyer sur la table et sortit de la pièce, un sourire aux lèvres, un regard plein de promesses.

Prise dans l'euphorie générale, Jenova monta sur la table en hurlant
"Allez tout le monde danse! C'est la fêêêêête! Allez tout le monde, c'est parti!"


La pauvre pochetronne avait prononcé la mauvaise phrase. Elle venait de commencer à éduquer sa nouvelle monture, et lui avait appris à débouler dès qu'elle prononcerait les mots "c'est parti" ou "colibri" (C'est Jenova... n'essayez pas de comprendre...). Ainsi fut déclenchée une panique générale. L'animal défonça la porte de la taverne et accouru vers Jenova, en reversant les tables, faisant voltiger les pauvres petits xélors. En glissant sur une flaque de bière, la monture fit un roulé-boulé jusqu'à la table de sa maitresse, mais son élan la fit la renverser.
Jenova fut propulsée dans les airs jusqu'à la réserve de sac (tous les Cosaliens y posaient leurs affaires pour faire des folies en toute liberté). Le calme revint, les gens se relevaient, la dragodinde aussi. La sacrieur quand à elle était enfouie sous les équipements et les ressources, on ne la voyait même plus.
Soudain un étrange ricanement se fit entendre, tandis que le tas d'objets se mit à bouger. Une silouhette noire en sorti : La main de Jenova s'était aventurée dans son sac pour prendre de quoi guerrir sa blessure à la tête, mais à la place elle s'était saisie de son tourmenteur des ténèbres.
Le chevalier noir regarda la salle d'un air menaçant mais confiant, puis disparu en un nuage. La pauvre Jenova déjà sensible à son emprise était blessée à la tête...

Qui sait combien de temps il lui faudra pour reprendre conscience, et combien d'innocents y laisseront leur vie.


La porte s'ouvrit alors, et Anlagorj faisant son entrée, n'avait rien suivi à la scène. Il vit les tables renversées, et devant lui une femme était allongée sur le sol d'un air déconcerté. L'Ecaflip regarda la salle d'un air confiant :
"Rrrrrh"