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Message par Vieillard-Senile Lun 11 Mai - 21:04

Le vieillard croulant, comme à son habitude, sortait d'une séance d'insultes violentes à l'encontre d'un quelconque camarade de la guilde qui était venu lui présenter un équipement dont n'émanait pas une puissance supérieure à ce à quoi on pouvait s'attendre, quand il rentra dans sa chambre, s'allongea sur son lit encore sale des nuits précédentes, quand il avait repensé à sa jeunesse à la maison de retraite avec les vieilles coquines, et se mit à réfléchir, le regard lointain, sur la méthode optimale pour retourner les draguer...

Il n'avait pas remarqué sa camarade de tous les jours, Cunégonde, entrer dans la pièce.

Cunégonde étant un prénom hideux, le vieux croulant se contentait de l'appeler Soigneuse, car c'était tout simplement la seule chose que savait faire cette grognasse, en plus de la cuisine pour eux deux.

Elle lui apportait sa dose régulière de médicaments contre les courbatures, mais malgré ça il avait du mal à se lever. Il resta assis le temps qu'elle fasse les mélanges, bien que vérifiant, avec son oeil aguerri de maître alchimiste, qu'elle respectait les proportions.

Il y eut un blanc.

Plus pour meubler la conversation que par réel intérêt pour le vieux truc croulant sur le lit, elle lui demanda :

"Finalement, Vieillard, tu m'as jamais raconté, avant la maison de retraite, tu as fait quoi de ta vie ?"

La chose sur le lit ayant dépassé depuis longtemps le siècle, plus personne ne comptait ses printemps, lui le premier. Cependant, son passage à la maison de retraite Kilk - Rêvtouss lui avait fait oublier, outre son incontinence, son prénom. N'arborant pas fièrement le nom qu'il avait reçu à ladite maison de retraite - client 182 - il se faisait appeller Vieillard, car au moins on se souvenait immédiatement de son nom en le voyant.

Il esquissa un sourire.


"Tu veux vraiment savoir?"

Elle se retourna vers lui et hésita : "Bah heu..."

Ne la laissant pas finir, il commença son récit.
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Message par Vieillard-Senile Lun 11 Mai - 21:36

Fruit de l'amour passionné d'un soir d'une paysanne et d'un chevalier Bontarien, le gamin avait grandi sans aucune aventure palpitante. A 5 ans, il commençait déjà à labourer, d'abord la terre, et à 11, la voisine.

Le père, fidèle à son honneur de Bontarien, avait laissé sa mère élever seul ce bébé, sans même lui donner de nouvelles. Et malgré tout, aveuglée par cet amour d'un soir, elle continuait à espérer, chaque soir, qu'il rentrerait.

Le fils, cependant, s'en foutait à un point difficilement imaginable. Il se contentait de faire le boulot pour lequel il était destiné, à savoir, creuser la terre nourricière, la retourner, planter, arroser, récolter, moudre, travailler la pâte, faire cuire, et finalement aller au marché pour revendre.

Un train-train quotidien qui, à l'inverse de bien des jeunes de son âge en mal d'aventure, lui convenait largement. Il aimait bien aller regarder le joailler du village travailler, quand il avait tout vendu plus tôt, et s'étonnait à chaque fois de la maestria avec laquelle le bijoutier découpait, retaillait, déformait, incrustait les pierres. Un homme très fort, mi-musclé et mi-gros, mais avec des doigts de fée et un coeur d'or. Ce même joailler qui lui avait un jour autorisé à essayer, à son tour, d'assembler les diamants, tailler l'or, faire fondre l'argent dans les moules, et tous ces petits gestes quotidiens du bijoutier. Déjà petit, ce gamin était attiré par tout ce qui brillait, tout ce qui avait de la valeur.
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Message par Vieillard-Senile Lun 11 Mai - 21:54

Le temps passa sans qu'il ne s'en rende compte. En un clin d'œil, de jeune gamin, toujours impatient, il était devenu un adulte. Bien que d'un physique lambda, voire peu attrayant, son enfance paysanne lui avait forgé un caractère en acier. Il n'avait pas pour habitude de se laisser marcher sur les pieds, mais il ne ressentait pas non plus ce besoin de grandeur de la plupart des jeunes. Il considérait ceci comme un complexe d'infériorité. Sa petite vie insignifiante, contingente, lui convenait fort bien. Qu'il existe ou pas ne dérangeait personne, qu'il meure aussi. Et ce, pour son plus grand plaisir.


Outre la pratique du sertisseur, reliquat de ses heures à observer l'habile joailler, cet adulte pratiquait ce que l'on appelait l'alchimie, même si elle consistait plus en la cueillette de fleurs au hasard, puis les mélanger avec des liquides plus ou moins légaux, faire chauffer selon la convenance, et observer les effets du liquide obtenu. Si le liquide était intéressant, on notait la recette; si les effets étaient dégradants, on se contentait d'aller vider sa marmite dans la rivière. Les poissons feraient le reste, et c'était mieux ainsi car les poissons étaient du coup plus facile à pêcher, car ils étaient déjà morts, précuits, et flottaient à la surface.

De proche en proche, il avait fait un petit carnet des meilleures (ou pires, selon que l'on est un client ou un poisson) potions, et il continuait à l'occasion d'en préparer en cas de pépin. Cette pratique de l'alchimie lui avait par ailleurs permis de devenir un fin pêcheur, s'entraînant même parfois à pêcher "à blanc", autrement dit sans verser de poison au préalable dans la rivière.

Et ainsi, en revendant ses potions bénéfiques, ses poissons (qu'il rendait comestibles en les nettoyant avec une autre de ses potions) et son pain, et en donnant un coup de main de temps à autres au joailler, il s'était fait une petite fortune. Sans être exceptionnelle pour un noble, elle restait très intéressante pour un simple paysan.

Cependant, nul n'étant immortel en ce bas monde, son corps, en même temps que son esprit, s'usait. D'adulte, il devenait tout doucement un vieux. Ses gestes devenaient moins précis quand il s'agissait de tailler l'or. Ses jambes le lançaient quand il restait trop longtemps à genoux à cueillir. Seule la pêche, l'activité des vieux par excellence, le détendait.

Considérant un jour le pécule qu'il avait amassé au cours de sa vie, il se dit qu'il en avait bien assez pour aller finir ses vieux jours dans la célèbre maison de retraite de Kilk - Rêvtouss, réputée pour bien s'occuper de ses pensionnaires jusqu'à la fin...

Et ainsi, sur un coup de tête, du jour au lendemain, il partit dans ladite maison de retraite, sans se retourner (il avait d'ailleurs vécu seul, depuis le décès de sa mère, d'abord car il n'était pas très beau, ni très agréable, et ensuite, car, disait-il, il ne cherchait pas la compagnie des femmes. Il ne regretterait rien, revendant ses terres et sa maison à un jeune couple plein de vie. Sa ferme serait probablement bien entretenue, et avant longtemps, elle serait remplie de chiards affamés et remplis d'énergie.

"Mouairf, pensa-t-il, j'm'en cogne de leur vie !" et il partit.
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Message par Vieillard-Senile Lun 11 Mai - 22:15

La vie était paisible dans la maison de retraite. Les hôtesses s'occupaient bien des légumes croulants, étant à leurs petits soins, et les journées étaient pleines de repos, de calme, de sérénité. Il y avait même de temps à autres de mouvementées parties d'échecs entre la maison Kilk - Rêvtouss et le pensionnat pour séniors de Bonhate - Huée, ce qui n'était pas sans provoquer quelques émeutes, dérapant parfois jusqu'au point que deux des joueurs se lèvent.

Mais malgré ces quelques incidents, la vie était paisible.

Très paisible.

Jusqu'à ce jour.

Ce sinistre jour qui restera marqué à jamais dans les archives de la maison de retraite, comme le jour où un de leurs pensionnaires sera parti vivant de la maison.



C'était un après-midi banal d'été. Les grillons marquaient le rythme, le soleil prenait un malin plaisir à rendre l'air difficilement respirable. L'odeur de rosée se répandait encore légèrement dans les narines, et on entendait le vent au loin agiter les champs de blés. Plusieurs des pensionnaires avaient même osé sortir de leur chambre pour se reposer au bord du lac, non sans avoir pris la précaution d'un parasol.

L'ancien adulte, aujourd'hui vieillard rabougri, grincheux, pénible à supporter, était pour une fois de bonne humeur. Il s'amusait à regarder deux écureuils sauter d'arbre en arbre, menant, à n'en pas douter, une vie palpitante.

Lui, vautré dans sa chaise, à les contempler.

Lui, inerte, et ces écureuils, pleins de vie.

Lui, seul, et eux ensemble.

Lui, déjà mort intérieurement, et eux, remplis de vie.



Pour la première fois de sa vie, il n'était pas satisfait de sa vie. Il avait, toute sa vie durant, ressenti ce sentiment de suffisance, d'absence absolue de manque.

Et ces deux écureuils innocents venaient de lui voler toute sa vie, et même toute sa mort. Par leur vie insouciante, à grimper de branche en branche, il l'insultaient. Ils lui expliquaient à quel point sa propre vie était insignifiante. A quel point il n'avait servi à rien.

S'il mourait, là, maintenant, y aurait-il une seule personne qui se souviendrait de lui? Y aurait-il seulement quelqu'un qui se souviendrait de son nom?

Et s'il n'avait pas existé?

Et si, ce jour là, ce chevalier Bontarien n'avait pas rendu visite à cette paysanne?

Et si?


...


C'en était trop.


Tout doucement, pour ne pas faire mourir de crise cardiaque les deux vieilles roucoulant à coté de lui, il se leva de sa chaise, qui lui semblait soudain être un cercueil.


"Assez ! Plutôt mourir que de crever ici !"

Il était vieux, inutile, dépassé. Et bien ça n'allait pas se passer comme ça.
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Message par Vieillard-Senile Lun 11 Mai - 22:46

"Tu vas la boire, ta potion? Car ça va refroidir, et la potion aura moins d'eff..."

Il lui jeta un regard glacial. Parmis ses innombrables défauts, il y avait celui d'avoir horreur d'être coupé en plein récit.

"Heu, je t'écoute."

Et, replongeant dans ses souvenirs, il reprit son récit là où il l'avait laissé.



Le soleil était étouffant. Le vent glacial. Le bruit insupportable des grillons l'irritait.

Son cœur battait la chamade. Pour la première fois de la vie, il ressentit une sensation étrange. Le cœur qui s'accélère, la gorge nouée, des gouttes de sueur glacées lui coulant dans le dos.


Il avait peur.


Le babil des deux mégères à côté de lui avait fait place à un silence gêné. Visiblement, ça n'allait pas pour ce vieillard désagréable, debout, immobile.


La gêne s'amplifiant, une des hôtesses arriva, et lui demanda gentiment :
"Quelque chose ne va pas?"

Pas de réponse. Il n'avait pas quitté des yeux les deux écureuils, qui semblaient à présent le narguer.

L'hôtesse réitéra sa question, en vain. Le vieil homme n'était pas à la maison Kilk - Rêvtouss. Il était revenu des décennies en arrière. Il se revoyait labourer bêtement la terre. Attendre comme un abruti qu'un poisson pas moins stupide morde à l'hameçon. C'était ça, vivre?


"C'est ça, vivre?", se dit-il en regardant autour de lui.


Il eut un rictus légèrement inquiétant.


"Non, assurément. Cette maison sent la mort. Ce n'est qu'un cimetière agité. Ce n'est pas ça, la vie."

L'hôtesse ne comprenait visiblement pas. La gêne s'était transformée en malaise grandissant, qui lui-même semblait céder sa place à de la peur. Les deux mégères se levèrent doucement et regagnèrent leur chambre. L'hôtesse essayait de lui parler pour le calmer, mais il ne l'entendait pas.

"Fous-moi la paix grognasse, j't'ai pas secoué le machin creux qui t'sert de cervelle !"

Elle resta bouchée bée.

"Pis quand t'auras fini d'jouer la carpe, t'iras dans ma chambre, tu prendras toutes mes affaires, tu m'les fous dans une besace, et tu t'bouges les mamelles, dans 5 minutes j'm'arrache."

Visiblement incapable de réagir, il s'approcha calmement d'elle, un sourire méchant aux lèvres, et lui hurla en pleine figure : "J'TE PARLE GOURDASSE !"

Cette fois, le message semblait être passé, et l'hôtesse, prise de panique, fonça dans le bâtiment, monta les escaliers quatre à quatre, et bientôt redescendit avec une besace à moitié fermée.

"Ca fait quel effet de fumer un escargot à la course, grognasse?" lui aboya-t-il à la figure, en lui arrachant le sac des mains.

Il traversa le hall en sifflottant, mettant tout le monde, hôtesses comme légumes, mal à l'aise.

Il arrive à l'accueil et déclara
: "Chambre 182, 67 ans, 2 mois, 2 jours, et vous m'compterez pas les 13h de rab', j'suis un client fidèle !", hurla-t-il en posant une grosse liasse de billets sur la table.

"Mais monsieur, vous..."

Il la regarda dans le blanc des yeux, d'un regard menaçant : "J'me souviens pas avoir dit "gardez la monnaie", t'attends quoi?".

Ni une ni deux, elle saisit la liasse de billets, sortir une petite boîte, en extirpa quelques piecettes, dû recompter deux fois, tellement elle tremblait, puis lui tendit finalement le dû.

"Tchao les nazes, moi j'vais vivre !", et il claqua la porte.

Il était plus vieux que la majorité des arbres qui l'entouraient, et pourtant, de toute sa vie, jamais il ne s'était senti aussi vivant.

Il regarda un calendrier sur la porte d'accueil de la maison de retraite, et gribouilla sur un morceau de papier :
"Vieillard", puis il réfléchit... "J'suis pas juste vieux, j'suis aussi un emmerdeur !" et il nota sur son papier : "Vieillard Senile, naissance, le ..." et il recopia la date qu'il lisait.

Il ne se souvenait même pas de son ancien nom, et celà lui importait peu. Aujourd'hui, il était décédé. Et aujourd'hui, Vieiillard Senile était né.

Il n'avait jamais été vivant de toute sa vie. La besace au cou, il commença à marcher au hasard.

Il était, semblait-il, heureux.
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Message par Vieillard-Senile Mer 13 Mai - 8:30

C'était une nuit sans lune, sombre, froide, où le moindre souffle de vent semble s'insinuer sous votre peau. Les arbres, habituellement immobiles et sereins, semblaient prendre un malin plaisir à se balancer au gré de la brise légère, quoique glaciale.

Un petit feu, tout fragile en apparence, crépitait doucement, semblant signifier aux animaux alentours de ne pas s'approcher. Un regard attentif dans les parages auraient révélé bien des regards intrigués par ces flammes obscures. Mais pour l'instant, seul restait à portée de ce feu un vieil homme, le regard lointain.

Un craquement de branches l'extirpa de ses pensées. Surveillant que rien de dangereux n'arrivait, il tira de sa besace toute usée un rouleau de parchemin, qui s'avérait être une carte du Monde des Douze. Il suivait du doigt le trajet qu'il avait pris, depuis la maison de retraite jusqu'à sa position actuelle.


"Bientôt...", dit-il d'un air songeur.

Tout laissait croire que le vieillard, coupant à travers champs et à travers bois, se rendait vers la légendaire cité de Bonta. C'était l'histoire de 2 jours de marche avant d'atteindre la Cité Blanche.


"Bon, bah j'vais pas faciliter le boulot des vers en restant vautré, laitsse goh !", hurla-t-il en sautant sur ses deux pieds. De légume, sa forme de jeunesse semblait revenir peu à peu. Comme si le processus de vieillissement s'était inversé. Plus il marchait, plus il se sentait capable de courir, de sauter, de nager, là où avant il aurait traîné des pieds, enjambé péniblement, et cherché un pont bien sec.

La nuit était bien avancée, alors, et pourtant le vieil homme se remit en route. Il aggrippa sa besace et reprit sa route, comme s'il sortait d'une bonne nuit de sommeil. Plus ça allait et moins il lui fallait de temps pour récupérer. Etait-ce seulement dû à son changement de style de vie?


...


Le soleil commençait péniblement à se lever, comme si le réveil était dur.
"Un soleil de Kilk - Rêvtouss ou quoi?", ricana-t-il en admirant cet astre majestueux s'élever à une vitesse infime au-dessus de l'horizon montagneux.

En même temps que sa pêche de jeunesse remplaçant sa vieillesse, son irritabilité semblait laisser place à du cynisme poussé. Il avait une réplique méchante pour toute chose en ce monde, du plus abruti des brigands au plus innocent des papillons.

Il avait rejoint un grand sentier maintenant, mais l'heure matinale faisait qu'il était seul dessus. Celà lui convenait, ne pouvant s'empêcher d'être désagréable avec d'éventuels compagnons de route.

En même temps que sa jeunesse, sa force d'antan lui était revenue, et il s'était un jour surpris à se racheter une arme et du matériel de combat
"Juste au cas où...", s'était-il dit à l'époque. Mais il ne pourrait renier éternellement ses envies : il avait envie d'éclater des tronches. Voire ces jeunes mous, désireux d'aventures mais incapables de se secouer les haricots, l'irritait à l'en démanger son épée.

L'esprit vaquant à se moquer de tous les gens qui peu à peu parsemaient le sentier, il se retrouva devant l'immense ville des Anges. Deux gigantesques portes gardées par plusieurs miliciens dont une aura de puissance émanait, des murailles d'une hauteur difficilement imaginable, et partout, des bâtiments plus grands les uns que les autres.

"C'est un minimum, avec toutes les taxes qu'ils trouvent le moyen d'nous imposer !", railla-t-il, un peu par dégoût, et un peu pour cacher son admiration.

"Bon !, s'esclaffa-t-il en attrappant l'épaule d'un des gardes, dis-voir bleu-bite, il est où ton patron?".

L'officier en question ne l'entendant pas de cette oreille, il commença à proférer quelques insultes en portant la main au fourreau, mais la vue d'un vieillard rabougri changea ses objectifs.

"Oh, excusez-moi vieil homme, j'vous avais pris pour un de ces jeunes loups impétueux ! - c'était un autre avantage de la vieillesse, vous pouviez royalement vous foutre de leur gueule, ils prenaient ça pour de la sénilité et donc vous laissaient continuer - Mon capitaine se trouve dans les bureaux de la Milice, suivez cette rue pendant une vingtaine de minutes et vous ne pourrez pas rater le bâtiment. Mon capitaine s'appelle...
- J'm'en secoue le poireau, d'son nom, tchao !"
et il partit dans la direction indiquée.

"Bon, bah ça va enfin commencer !, se dit-il en son for intérieur, J'commençais à en avoir plein les pattes de marcher au même rythme que ces mous du gland, si on court sur le sentier on s'fait incendier par tout le monde !".
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Message par Vieillard-Senile Mer 13 Mai - 9:03

Tout semblait paisible dans la milice. Certains étaient à leurs bureaux, à écrire ou discuter avec d'autres, certains semblaient s'entraîner au maniement des armes, d'autres encore semblaient s'amuser dans la grande cour principale.

"Et bah foutre, ils ont l'air de bien vivre l'effort de guerre contre Brakmar ces fonctionnaires !", lâcha-t-il en les regardant. Voyant qu'ils avaient affaire avec un vieillard probablement gâteux, ils n'y prêtèrent pas attention.

"Bureau de recrutement", indiquait le panonceau. Ne prenant pas la peine de frapper, il ouvrit la porte en grand. Ce genre de pratique ne semblait pas être la coutume locale, et il fallut dix bonnes secondes avant que l'un des miliciens réagisse.

"On peut vous aider, monsieur...?"

Le vieil homme posa sa besace toute abîmée, approcha ce qui semblait être le commandant du bureau, et lui dit : "Yo ! J'ai entendu que vous galériez un chouïa contre les Brakmariens, donc j'me suis dit que vous méritiez mon aide, après en avoir chié pendant 1 000 ans !" Par contre on oublie l'uniforme ridicule, j'viens juste pour faire officiel et toucher mon salaire !
Le vieillard ne se décidant pas à exploser de rire, le commandant finit par croire qu'il pensait réellement ce qu'il disait.

"Sauf qu'on recrute des jeunes, des soldats, des gens qui peuvent se battre, pas des vieillards ou des bébés... On peut pas vous recruter, vieil homme...", dit-il d'un air gêné, en regardant tour à tour les deux autres miliciens dans la pièce, comme s'il cherchait leur soutien.

"Ouais sauf qu'un peu d'maturité pourrait pas faire de mal, vu comme vos "jeunes recrues" arrivent à rien, hein. Et puis, crois pas que j'suis tout rouillé mon gars, j'peux largement mettre leur branlée à pas mal de tes hommes !", dit-il en portant la main à son épée.

"Ouais ok, c'est trèèèèès bien, mais les adultes travaillent donc faudrait nous laisser tranquille maintenant, dit le milicien à sa droite en le raccompagnant, gentiment mais fermement, jusqu'à l'entrée de la milice, on va contacter le pensionnat Bonhate - Huée, il a dû s'en échapper..."

En un clin d'oeil, le vieil homme s'était dégagé du milicien, avait dégainé son épée, et avait arrêté la pointe sous la gorge dudit milicien. Son regard de chieur s'était soudain transformé en regard concentré, alerte, de l'homme prêt à frapper.

"Insulte moi encore une fois, UNE SEULE, T'ENTENDS ?, de pensionnaire de cette maison pour légumes, et c'est ma lame qui t'fait une aération privée dans les boyaux, pigé?"

Aucun des soldats ne s'était attendu à ça, et nul ne savait que faire dans cette situation, certes ridicule, mais néanmoins dangereuse.

Aussi vite qu'il l'avait dégainée, le vieillard retira son épée, la rangea, reprit sa besace et partit sans piper mot. Les trois gardes, encore ébahis par la scène cocasse qui venait de se jouer sous leurs yeux, restèrent figés.


"Bon bon bon, voilà un projet en moins, foutre !", hurla-t-il en marchant à toute vitesse, et en faisant sursauter les passants sur son chemin. La rage, et la honte, se lisaient sur son visage ridé. Le vieillard, de par sa cure miracle, n'avait tout simplement pas imaginé qu'ils puissent refuser. Son vaste projet tombait à l'eau.

Le pas accélérant, il ne comptait pas rester une minute de plus dans cette ville d'empotés.






Il se retourna vers Soigneuse :
"Et évidemment, yavait UNE grognasse pas foutue de m'éviter, hein !"

Elle eut un petit rire gêné.
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Message par Vieillard-Senile Jeu 28 Mai - 15:42

Le réveil fut difficile.

En un clin d'œil, il s'était retrouvé de cette grande allée Bontarienne à un grand lit grinçant d'une maison appartenant visiblement à de riches commerçants.

Le vieux machin se releva, non sans peine, et en un coup de vent, il avait repris sa besace et son épée sur une chaise à côté, et allait ouvrir la porte. C'est cet instant exact que choisit la fille qui ne l'avait pas évité dans la rue, pour entrer en trombe, accompagnée de deux servantes.

Il y eut un bruit sourd, une giclée de sang par terre, et un vieillard fou furieux, partagé entre assouvir son envie de meurtre et sa peur de représailles s'il commettait un meurtre dans la propriété de riches Bontariens.


"Vous semblez avoir récupéré, hormis votre nez", dit doucement la fille, en faisant signe à l'une des servantes, qui aussitôt alla aider le vieillard à se remettre de ce second choc.

Une dame plus âgée, visiblement la maîtresse de maison, vêtue d'une longue robe d'un velours raffiné, entra, l'air impatiente, en s'offusquant :
"Eh bien, notre hôte est réveillé ! A qui avons-nous l'honneur?", demanda-t-elle poliment.

Finissant de se nettoyer le nez ensanglanté, le vieillard releva la tête vers la maîtresse de maison et répondit sur un ton impatient
"Un vieux fou qui croyait qu'il y avait encore des hommes dans l'armée Bontarienne. Ils ont refusé de recruter le maître d'arme aguerri que je suis, et je me mettais donc en route pour partir de cette ville d'empotés pour aller faire un tour du monde et donner libre cours à mon envie de péter du couillon, quand cette grognasse m'est rentrée dedans !", dit-il en désignant ladite jeune fille.

"Mon nom est Cunégonde, et je vous présente mes excuses les plus plates pour ce moment d'étourderie, mon bon monsieur...", dit la fille, toujours doucement.

"Haha, tant que yaura des abrutis pour appeler leur chiarde Cunégonde, cette vie vaudra la peine d'être vécue, rien que pour s'foutre de leur gueule !", dit-il avec un rictus méchant en se dirigeant vers la porte.

"Bien que un peu brutal, vous semblez tout sauf idiot, pourquoi ne pas rester déjeuner avec nous? Vous pourriez nous raconter cette histoire de recrutement autour d'un bon repas", proposa la maîtresse de maison. Interprétant à tors l'incompréhension du vieillard, elle ajouta "Veuillez pardonner mon impolitesse, je suis Dame Gertrude, femme du célèbre marchand d'épices Raymond Dieuhelzarach', et voici ma fille Cunégonde qui a eu l'outrecuidance de vous bousculer en pleine rue.
-Ah ouais, donc vos noms moches c'est con et génital, mes pauvres... Bon, ok, à table, ça va refroidir !"
, dit le vieux, visiblement calmé par l'idée d'un bon repas, en se dirigeant d'un pas décidé vers la porte.

Les servantes et Cunégonde se pressèrent de le précéder pour aller préparer le repas, mais Dame Gertrude ne bougea pas, désirant visiblement ajouter quelques mots en tête à tête avec le vieillard.


"Veuillez excuser ma fille, elle ne sait pas faire grand chose de ses dix doigts... Même pour aller acheter deux malheureux citrons au marché, elle arrive à revenir avec un vieux chêne..., dit-elle avec un rire en coin en le regardant. Elle est en âge de se marier, et la liste des prétendants est longue, mais, mon mari ayant été emporté par une maladie étrange lors de ses voyages commerciaux à l'étranger, je ne veux pas voir l'immense empire qu'il a bâti partir en dot à un imbécile qui ne sait rien de la vie. C'est pourquoi, tant qu'elle ne sera pas assez intelligente pour faire tourner une boutique toute seule, je préfère qu'elle reste ici...
- Ouais, à n'en pas douter, en restant vautrée chez elle à longueur de journée, elle va devenir une vraie brute de finance, vous avez entièrement raison
, lui jeta-t-il à la face d'un ton sarcastique.
- Parce que môssieur aura sans doute une idée de comment élever une enfant douée pour rien, peut-être !, répondit-elle, en montant d'un ton.

Le vieil homme, tout recourbé, se posa à la fenêtre, regarda les gens passer dans la rue, le regard vague, et finit par dire :
"Non, assurément, je n'ai jamais eu d'enfants, et j'en veux pas, la flemme de m'occuper de ces chiards pompes à fric et pompes à temps... Par contre, j'suis pas d'accord avec toi Trutrude, je crois en chacun. On a tous un potentiel énorme. Les meilleurs ne sont que ceux qui ont les tripes de se lancer. On nait égaux. On devient différents par flemme ou courage. Ta môme, j'te parie mon torse musclé qu'elle a un domaine de prédilection, un truc où elle serait excellente. Suffit de le trouver."

La maîtresse de maison semblait un peu interloquée, et intéressée, par les propos du vieux. Elle cherchait son regard pour voir s'il se moquait d'elle ou le pensait sérieusement.

"Et vous, qui ne m'avez toujours pas dit comment vous vous appelez, pour quoi être vous doué? Quel est votre domaine de prédilection?"

Elle jura voir un sourire sur son visage, bien qu'il lui tournait le dos, et il finit par répondre : "Oh, moi, je suis un expert pour faire chier mon monde, riches Bontariens comme bandits de grand chemin, ou terribles dragons. Aussi bien par mon caractère que par mes tactiques fourbes et emmerdantes en combat, je peux faire rager à peu près n'importe quoi en ce monde. Je serais prêt à parier que je pourrais faire chialer une pierre de désespoir, si j'm'y mettais vraiment.
- Je n'en crois rien
, répondit-elle en lui tournant le dos, se dirigeant vers les escaliers.
- Ooooh, plaît-il?", demanda-t-il en se retournant, l'air intéressé.

La dame semblait hésiter. Le piège qu'elle lui avait tendu semblait grossier, mais ce vieillard semblait avoir une fierté à peu près de la taille de son irrascibilité, donc tout était possible.

"Comme vous ne l'ignorez pas, nous avons des concurrents, bien entendu. Et tous convoitent notre empire, et se délectent de voir notre incapable de fille, et moi qui vieillit... Rien ne pourrait plus les faire... - Elle eut un instant d'hésitation, comme si ce mot n'était qu'une légende pour elle - "chier" - elle eut un sourire de satisfaction - que de voir que notre descendante est devenue adulte, et a trouvé une vocation. Mais ça, assurément, vous n'y arriveriez pas..."

Le vieillard la fixa, les yeux dans les yeux. Se moquait-il d'elle? Allait-il lui répondre une quelconque tirade irrespectueuse avant de partir? Serait-il assez idiot pour accepter aveuglément ?

Il finit par lâcher
"Donc vous espérez, en disant ça, que je relève le défi, et que je trouve chez l'autre molle un quelconque don? J'ai vraiment l'air aussi stupide pour tomber dans ce piège grotesque? Vous vous foutez de moi ?!", finit-il par hurler.

Il y eut un silence gêné.


"Ok, mais j'veux toucher une rente chaque mois, et comme j'compte pas moisir dans ce bâtiment mal décoré, c'est elle qui me suivra, et en chemin on finira bien par lui trouver une quelconque utilité."


Un peu surprise par le changement de comportement soudain du vieux truc, et un peu par hésitation de laisser sa fille partir à l'aventure comme ça, elle eut un instant de réflexion.

C'est à cet instant que rentra Cunégonde, en commençant :
"Le déjeuner est servi, si vous voulez bien desc...", se prit les pieds dans un guéridon, et s'étala de tout son long sur le sol.

"Marché conclu", répondit finalement Dame Gertrude, en regardant avec dépit sa fille se relever difficilement de sa chute.


Le vieil homme regarda la fille et se dit soudain que sa fierté avait encore eu le pas sur une quelconque présence de cervelle dans son crâne. Il venait de se mettre dans une belle merde, et c'était cette gourdasse qui allait en remettre une couche tous les jours.
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Message par Vieillard-Senile Lun 26 Oct - 19:28

Le temps avait passé, et le vieux grincheux s'était habitué à la présence de la gamine, bien qu'il continuât sans cesse à la rabaisser et l'insulter (comme quand il s'adressait à qui que ce soit, donc).



Il avait fini par trouver un semblant d'utilité à la Cunégonde (nan, sérieusement, qui appelait encore sa gniarde comme ça?) : rester bien caché quand il démolissait la gueule d'un monstre ou d'un mauvais négociateur (s'entend : un négociateur meilleur que lui), et venir avec sa trousse de soins pour panser ses plaies une fois la tuerie finie.




Un jour qu'il avait envoyé l'autre gourde au marché pour voir si elle avait retenu la première leçon de négociation, il se baladait tranquillement au bord de la rivière, le regard vague, jetant méchamment des cailloux aux pauvres poissons qui l'épiaient anxieusement.


Soudain, l'aspect de l'air changea très légèrement, mais suffisamment pour attirer l'attention du pépé. Il se passait quelque chose. Il y avait dans l'air un goût, une odeur de sang. Le vieil homme mit la main au fourreau, prêt à dégainer à la moindre alerte. Soudain, une branche craqua derrière un talus, et sans même réfléchir, le vieillard abattit son épée sur l'origine du craquement.


Le lapin n'eut pas le temps de souffrir.


Peu fier de ce meurtre inutile, il se releva, et ce n'est qu'à cet instant qu'il aperçut l'origine de cette sensation nauséabonde dans l'air. Ils étaient disséminés un peu partout, au centre d'une clairière, dans un petit bois qui n'était visiblement jamais fréquenté.


Des tas de cadavres, encore fumants, de soldats, pieds et poings liés.
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