Echanges de dossiers en cachette

par **Vieillard-Senile** Dim 22 Nov - 22:39

La nuit était déjà tombée depuis plusieurs heures maintenant, et plus rien ne semblait bouger dans l'inquiétant manoir, hormis la célèbre compagnie Dyxia/Alcoolo-Senile/Pandinette-Fire qui allaient comme chaque soir ~~se biturer la gueule~~ s'entraîner dur pour progresser, via des chansons aux paroles qu'on ne peut décemment retranscrire dans ce récit.

Du moins, c'était ce qu'il semblait. En observant de plus près, on aurait pu distinguer deux ombres étranges slalomer lentement et sans aucun bruit dans les couloirs sinueux de l'imposant bâtiment.

Des espions?

Des assassins?

Ou même pire? Des anges?

Soudain, les deux silhouettes s'arrêtèrent devant une porte en merisier massif.

"Cémoileboss laul", pouvait-on lire sur une plaque métallique accrochée à la porte. Les deux silhouettes restèrent immobiles, se regardant d'un air entendu.

Un léger grincement. Un homme enveloppé dans une cape. Une faible lueur de bougie venant du fond de la pièce. Trop faible pour bien distinguer tout ce qui se trouvait dans le bureau, mais suffisamment pour apercevoir le temps d'un battement de cœur les deux visages, et celui du troisième qui avait ouvert.

L'échange ne dura pas plus d'une demi seconde. Trop peu de temps pour discuter. Bien assez pour échanger des documents qui semblaient fort précieux.

Les deux silhouettes, aussitôt la porte refermée, repartirent comme elles étaient venues, sans se faire remarquer de qui que ce soit, un gros dossier sous le bras chacune. Hélas, l'une ne remarqua pas qu'elle avait, par distraction, laissé tomber une des feuilles de l'épais dossier.

C'était une matinée assez froide, de ce genre de journées où on se dit "'tain, pourquoi j'me suis levé, on s'gèle les burnes ici !". Il faisait malgré tout beau, et le vieux meneur continuait à se plaindre de ses rhumatismes tous les jours.

Prenant son courage à deux mains, Cunégonde, que tout le monde ici appelait désormais Soigneuse, enfila de chauds vêtements d'hiver, et sortit de sa chambre pour aller cueillir puis préparer la potion qui calmait les douleurs du vieux meneur.

Avec sa grâce et son élégance naturelle, elle se vautra par terre, et n'aperçut le papier sur lequel elle avait glissé qu'après avoir laissé s'échapper une petite larme de douleur.

"Comyca", lut-elle avec hésitation.

"Haha, très comique, très spirituel, en effet, pfff !", laissa-t-elle échapper, avant de froisser le papier et de le jeter.

par **Vieillard-Senile** Mer 25 Nov - 18:59

Cela faisait maintenant deux jours que le vieux meneur était parti, et à vrai dire, il ne manquait pas à grand monde.

La plus inquiète restait Soigneuse, qui se demandait si le vieillard survivrait aussi longtemps avec ses rhumatismes.

Ce n'est que le troisième jour que le vieux schnok revint au manoir, les vêtements et les chaussures visiblement très usées.

"Et ben et ben, t'as fait le tour du monde, pépé, ou quoi?", le nargua un Cosalien dans les couloirs.

"Bah heu... Nan j'étais parti rendre visite à un... heu... A un ami qui habite assez loin d'ici, voilà. Et pis d'abord j't'en pose des questions? Va t'entraîner sale molusque !", finit par aboyer le meneur, mi stressé, mi énervé d'avoir été vu dans cette tenue.

Il fonça jusqu'à sa chambre et claqua la porte derrière lui, non sans avoir crié : "LE PREMIER QUI ME DERANGE J'LUI DECHIRE LA GUEULE" avec cette diplomatie dont lui seul avait le secret.

Soigneuse, ayant cru entendre son imbécile de meneur rentrer, fonça, passa devant sa chambre, et comprit trop tard qu'il avait dû s'enfermer dans la pièce pour aller piquer une sieste après son voyage.

Elle vit également trop tard ce machin marron.

Elle avait beau être l'une des meilleures guérisseuses de La Cosa Nostra, elle galèrerait à faire disparaître ces deux vilains bleus sur sa fesse droite.

Décidément énervée par le manque de propreté des Cosaliens ces derniers jours, elle ramassa machinalement le papier, le survola du regard quelques secondes, puis l'envoya dans la poubelle la plus proche.

"Forcément, si c'est trop dur de jeter une feuille quasi blanche à la poubelle, ça doit être encore plus difficile de jeter une carte du monde dont on n'a plus besoin..., ironisa-t-elle. Quel tas de bons à rien, ces démons ! Et puis, jeter une carte juste parce qu'il y a quelques lieux salis par des croix, ils sont un peu culottés !"

par **Vieillard-Senile** Lun 19 Avr - 23:33

Ah les salauds, ils ont bien dégueulassé le manoir avec leur boisson pourrave pendant le CoCa !

Soigneuse était, comme à son habitude, en train de nettoyer les cochonneries des guildeux. Sauf que venait s'ajouter cette fois-ci la saleté dûe à la fin du fameux tournoi qui avait fait pas mal de côtes fêlées, de douleurs et de rires.

Elle entra sans frapper, comme à son habitude, dans le bureau du Vieillard, pour terminer de passer la serpillère. Curieusement, le vieux satyre n'était pas là.

Comme ça j'me ferai pas traiter de tous les noms, au moins, maugréa Cunégonde pour elle-même.

En passant la serpillère sous son bureau, elle ramassa une feuille qui était visiblement tombée de son bureau.

Toujours aussi bordélique le schnok.

En voulant la remettre à sa place, elle chercha un peu dans ses affaires, et finit par reconnaître au format que c'était tiré de son journal intime.

Non sans avoir jeté un regard alentour, et après être allé fermer la porte, elle parcourut des yeux le morceau de papier :

20 Aperirel 640 - 01h30 : Le projet 2.0 démarre. Il faut que je pense à demander à Topiul s'il a fait son choix, s'il traîne on va prendre du retard sur le planning.

PS : Penser à acheter du fromage

Cunégonde rangea rapidement le papier à la suite des autres dans le journal intime, puis le rangea à sa place et fit de son mieux pour tout remettre en ordre, comme s'il ne s'était rien passé.

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