Tagada tagada voilà les daltons !

Quatre femmes, d'ages et de statures différents, se tiennent debout, devant les membres de la Cosa Nostra. Malgré cette diversité, elles ont toutes quatre un air de famille, une chevelure d'or rouge plus ou moins sombre, exceptée la grand-mère qui arbore un gris éclatant, et sur leurs visages un air d'indépendance et de liberté. Elles sont quatre, vêtues de façon dissemblable, et chacune portant comme un emblème l'arme du dieu qu'elle a choisit d'honorer, l'arc, le bâton, la dague et la pelle.

Celle qui semble être leur chef s'avance. La disciple de Cra, d'une bonne trentaine d'années, pose sur l'assemblée un regard fier et doux. Ses prunelles vertes pailletées d'or brillent d'amusement en se posant sur Anarkhe a qui elle fait un clin d'œil, de même qu'a Dark-Protekt. Elle adresse un sourire ravi à Jénova, puis un signe de la main a Hyu, avant de saluer respectueusement le vieillard qui siège au centre de la table. Sur l'épaule elle porte un arc de belle facture, et de sa sacoche entre-ouverte dépassent un certain nombre de parchemins et de plumes, ainsi qu'une simple flute.

« Bonjour Honorables membres de la Cosa Nostra, je suis Mirlawen et ... »

Un immense fracas interromps ses paroles. Les portes de la salle de réception du manoir cosalien s'ouvrent brusquement, claquant avec violence contre les murs. Une jeune fille, vraisemblablement disciple de Iop, les cheveux roux en bataille, s'échappant de sa queue de cheval et lui mangeant le visage, se tient dans l'encadrement. Elle tiens à deux mains une épée presque aussi grande qu'elle, malgré la difficulté manifeste qu'elle a à la soulever. Elle se mets a crier, un immense sourire aux levres :

« C'est ici la SGC ? Il est ou Ch'veux-verts ?? »

Mirlawen, a cette irruption, a un sourire tendre et amusé, et fait un geste d'apaisement en direction des Cosaliens pour prévenir de leur part toutes tentatives d'abattre cette intruse. Un ricanement se fait entendre dans le coin ou s'est retirée la jeune sramette, tandis que la grand-mère, les deux poings sur les hanches et le regard furieux se dirige a grands pas vers la nouvelle venue,

« Myraille !!! C'pas des façons 'arriver chez les gens ! Pi qu'est ce qu'tu racontes avec la SGC ? On n'est pas chez l'gamin Spike ! On t'l'a dit déjà ! On est a la Cosa Nostra... Pi arrêtes d'jouer avec c't'épée, tu vas encore t'faire du mal ! »

Elle termine a peine sa phrase que la jeune iop s'emmêle les pieds dans sa lourde épée et s'étale de tout son long dans un « aillleeeeeeeeee » retentissant, déclenchant un nouveau ricanement de la sramette, ce qui ne l'empêche pas de se précipiter vers Myraille. Elle est rejointe par la superbe sadida, au regard de feu et a la démarche majestueuse et envoutante. Sans un mot, elles relèvent la iopette et d'un clin d'œil, la disciple de Sadida fait signe a Mirlawen qu'elle peux poursuivre.

Cette dernière joins les mains, semblant se ressourcer quelques secondes puis reprends de sa voix musicale.

« Mille excuses chers amis Cosaliens, Myraille a parfois des façons un peu... heu... intempestives d'arriver, elle semble toujours tomber du ciel... »

La voix juvénile de la iopette l'interromps a nouveau.

« Normal j'suis un cadeau du ciel ! C'mamie qui l'a dit ! Ailleeeeeeeeeeeee !!! Tylle pourquoi tu m'as pincé !! »

« On t'a dit d'te taire ! Et j'm'appelle Myr-Tylle ! Tylle ca fait bébé ! »

« Suffit vous deux ! Tempête la grand-mère. Vous allez laisser Mirla parler ou on saura jamais c'qu'on est v'nu faire ici ! Pas qu'ca a faire moi j'ai la soupe a préparer ! »

Mirlawen a une mimique, l'air de dire « quelle famille... j'y arriverais jamais... » avant de reprendre et de continuer comme si de rien n'était.

« Comme je vous le disais, je me nomme Mirlawen. Certains d'entre vous me connaissent déjà, d'autres non. C'est pour cette raison que ma famille et moi nous somme venues nous présenter en ce jour. En effet, cela fait maintenant fort longtemps que, sans me poser de questions, vous m'avez ouvert une partie de votre manoir, de vos existences. Et j'estime qu'il est normal que vous en sachiez un peu plus sur moi... enfin sur nous. »

Elle se retourne, désignant d'un geste empreint de tendresse la vieille femme très digne mais qui semblait se faire violence pour ne pas jouer avec son hachoir.

« Tout d'abord, voici notre grand-mère Myrnadette. C'est elle qui nous a élevé. D'abord par intermittence, lorsque mon père, mon oncle et ma tante, les parents de Myrlianne et de Myr-Tylle, partaient en voyage pour leurs recherches, puis a leur disparition dans une tempête en mer, elle nous a prises en charge complètement. Je ne n'éterniserai pas la dessus, c'est un souvenir encore douloureux, surtout pour Tylle qui n'était qu'un bébé a l'époque. Nous avons donc grandit près d'elle, dans sa petite maison de Sufokia, dans les bonnes odeurs de cuisine. Notre grand-mère est, je dois l'avouer, une cuisinière hors pair, aussi bien les poissons que les viandes, rien ne lui résiste. Comme nous n'avions pas beaucoup de kamas, mamie a même appris à coudre pour nous vêtir. Ho elle n'est pas une couturière de renom, mais elle se débrouille plutôt pas mal. Bon par contre ce qui est sur c'est qu'il faut pas l'embêter notre mamie, elle a le hachoir facile... » conclue Mirlawen dans un petit rire.

La vieille fait un sourire de tout son dentier, passant le doigt sur le fil du hachoir et marmonnant :

« Et le premier qui touche a mes p'tites filles... j'lui coupe ses bijoux d'famille ! »

Elle jette un œil sur Mirlawen, puis sur Myrlianne qui fait une moue dubitatives de ses lèvres pulpeuses :

« Mouai... enfin l'premier qui lles touche sans leur permission quoi... et là TCHAC !! »

« Mamie …voyons... » la reprends Mirlawen avec un certain amusement. Elle se tourne ensuite vers la sadida.

« Approches Myrlianne, viens te montrer ma belle... »

La jeune femme à la peau cuivrée par le soleil, approche, rejetant d'un geste souple son abondante chevelure dans son dos, les hanches ondulant au rythme de ses pas, comme si elle dansait sur une musique sensuelle qu'elle seule pouvait entendre. Un anneau d'or accroché a une chaine brille dans le tendre sillon de ses seins, ce qui ne l'empêche pas de darder des regards provocants sur tous les hommes présents dans la salle.

« Voici ma cousine Myrlianne, la plus proche de moi par l'age. Ne vous fiez pas a son air indolent, elle est une cordonnière reconnue dans la profession, une pêcheuse émérite et une mineuse hors pair. Et malgré qu'elle soit fiancée officiellement a Medicos, elle a une façon bien a elle d'honorer Sadida... »

Une lueur rêveuse passe dans le regard vert de la jeune femme lorsqu'elle entends sa cousine prononcer le nom de Medicos, puis elle se retourne, sans prononcer mot, et repart vers le fond de la salle de sa démarche envoutante.

« Tylle ! A ton tour, viens près de moi! »

« Non pas envie... »

« Ben pourquoi ? »

« J'voulais aller a la Camarillia moi, répondit la sramette d'un air boudeur, en plus ici... y a l'Nanar...pff »

« Allez arrêtes de râler, P'tit fruit, fais moi plaisir. »

« Mouai...Ok.... D'ac... mais l'premier poulet qui m'approche, j'le plume! »

Mirlawen cache un sourire de tendresse.

« Voici donc Myr-Tylle, la petite sœur de Myrlianne. Comme vous avez pu l'entendre, elle a quelques soucis avec les bontariens...Enfin ca dépends lesquels, vu qu'elle arrive a me supporter. »

La sramette émets un murmure ronchon :

« Toi c'pas pareil... »

« Elle est donc, pour ses propres raisons, qu'elle vous contera peut être un jour, brakmarienne, et bien que ses ailes aient encore du mal a pousser, son cœur et sa dague sont au service de la ville sombre. Peut être est ce pour les mêmes raisons qu'elle s'est spécialisée dans l'alchimie, la chasse et le bricolage... »

Un éclair rouge sang passe dans les yeux violets de Myr-Tylle et les plus proches d'elle entendent les mots:

« poison, sang, instruments de torture... »

« Et pour finir...Mirlawen a un petit rire... nous avons notre tempétueuse et fracassante Myraille, un cadeau du ciel comme le dit si bien mamie. C'est vrai qu'elle nous est littéralement tombée dessus, du coup nous l'avons adopté. Elle est un peu... comment dire … tête en l'air. C'est ainsi qu'a force de se perdre dans la campagne autour de Bonta, elle a fini par apprendre le nom des céréales et a en faire du pain. Elle s'y applique beaucoup, bien qu'elle ne soit encore qu'apprentie... »

« Hé ho! J'suis a personne moi ! Surtout pas a Prenty ! Pi qui c'est c'Prenty ? »

« Chutt Myraille!! » font d'une voix Myrnadette et Myr-Tylle.

Mirlawen fait une pause, regardant avec fierté et beaucoup d'amour sa famille, puis elle reporte son attention sur les Cosaliens.

« Ho, j'ai oublié de vous parler de moi. Je suis Mirlawen, enfin vous commencez à le savoir, archère, ménestrel, troubadour, créatrice du Tofu Enflammé, et accessoirement j'ai suivi les traces de mon père dans la connaissances du bois et la sculpture d'arcs. J'ai également un petit talent de bijoutière. Je suis l'épouse de Spike Inverse, Commandant de la SGC-Mugiwara. Nous avons une fille prénommée Harmonie. J'ai une autre fille de mon premier mariage avec Psychophile, elle se nomme Psychawen. J'ai également été mariée a New-Requiem que vous connaissez surement... »

« voilà vous savez tout de ma famille, enfin les choses avouables...Ce que vous ne savez pas c'est la raison de cette présentation un peu longuette, je m'en excuse d'ailleurs,

J'étais meneuse de la guilde Roultard. J'ai récemment, non de gaieté de cœur, mais ce sont des problèmes internes, rendu mon tablier et quitté ma guilde. Je dis bien MA … car, quoi qu'il arrive, je suis et je resterai une Roultard dans mon cœur. Certains d'entre vous ont eu connaissance de cette démission et m'ont gentillement transmis une invitation a vous rejoindre. Je dois dire que j'en suis profondément honorée et touchée. La Cosa Nostra a toujours été pour moi synonyme de grandeur et de prestige. Je me souviens, lorsque j'étais adolescente et que je me suis aventure hors de Sufokia, j'ai croisé des membres de votre guilde et j'ai été impressionnée par l'entraide, la sympathie, la joie qui régnait et qui règne toujours entre vous.

Vous comprenez alors que ce n'est pas facile pour moi de décliner votre invitation. Mais pour des raisons d'ordre familiale, nous sommes toutes cinq obligées de voyager et de rester de longs moments absentes de ce monde. Je ne trouve donc pas honnête de notre part d'occuper une place, et même une grande place, dans votre guilde alors que nous ne pourrons pour l'instant être a même de vous prouver l'immense joie et honneur que nous aurions a être cosaliennes.

Je me contenterai, comme par le passé, à venir de temps en temps vous dire bonjour en ces murs. Peut être que mes cousines et ma grand-mère viendront également. Quoi qu'il en soit, merci a vous d'avoir eu la patience de m'écouter. »

Mirlawen se tait enfin, les yeux brillant de larmes d'émotion retenue. Elle s'incline une dernière fois devant Vieillard-Senile et s'apprête a sortir en compagnie de sa famille.