Il est temps.

"Il est temps." se dit-elle intérieurement, en ouvrant les yeux dans sa chambre du manoir. Sans oser se lever elle jeta un regard par la fenêtre, observant les merisiers nus geler lentement. Elle écoute silencieusement les bruits du matin. Plus de chants d'oiseaux ni de pas de sangliers, plus de rires heureux ni de murmures chaleureux, la vie semble s'être endormie en ce jour de Descendre.


Jenova se leva, le visage gris. Son corps se déplaçait par pur automatisme, par acquis de conscience. S'équipant comme à son habitude avant de nourrir son Iago, elle soupira comme le vent glacial qui souffle sur Amakna, avant de descendre dans la salle commune. Elle salua les cosaliens ainsi que quelques visiteurs, leur demandant quels étaient leurs projets pour la journée, parce que les lendemains semblent de plus en plus inexistants.


On l'amena en haut du plus belle arbre du monde, puis dans les Terres brûlées. Elle passa voir Kohoka, travaillant d'arrache-pied sur des bottes dorées. La sadida incantait le pouvoir des runes, faisant jaillir des arc-en-ciel de magie le long du cuir verdâtre. Des impulsions tantôt rapide, tantôt intenses, se choquaient à la constitution physique de l'objet, dans une lutte sans relâche entre l'espoir et la réalité.


Un peu plus tard la sacrieur suivit son grand-père adoptif affronter un des monstres les plus effrayants de tous les temps, en capturant son âme dans une pierre gigantesque fabriquée par de sombres alchimistes aux desseins obscures. Puis une fois dans l'arène de Brâkmar, le Minotot fut rematerialisé et jeté en pâture une fois de plus à cette mafia impitoyable, sans répit, sans repos.


Finalement chacun finit la soirée à la taverne, rigolant de toutes leurs dents, du moins pour onze des douze classes. L'alcool soulait à flot, certains jetaient leurs choppes en l'air dans l'euphorie générale et d'autres exhibaient les nouveaux équipements taillés dans la moelle même du bworker ou d'une autre monstruosité.


Une fois couchée après cette journée pleine de couleurs et d'émotions, Jenova ferma les yeux dans une souffle épuisé. Après plusieurs heures à chercher le sommeil, elle vit la noirceur de la nuit se dissiper lentement. Le matin était déjà là, et le blanc du givre reflétait le soleil sur le plafond de la chambre. Entendant la Cosa Nostra se réveiller, Jenova murmura... "Il est temps."